Yv

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Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

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14 juin 2013

Après une ou deux rencontres ratées entre les éditions Asphalte et moi sans lien avec la qualité des livres qu'elles proposent, mais juste parce qu'ils ne me convenaient pas, en voici une belle, réussie. Je suis entré tout de suite dans ce roman noir et ne l'ai plus lâché jusqu'au bout : tout me va : le thème, le contexte géographique, l'écriture et le format condensé, 158 pages. Le thème : roman noir, policier sans violence, sans hémoglobine ou cadavre décrit avec minutie. Léo n'intervient que sur des petits trafics, ne voit pas tout ce qui se passe autour de lui, parce qu'il idéalise son quartier et qu'il vit sur ses souvenirs d'enfance. Il a été placé à ce poste de commissaire par un des cadres du parti, a été formé à La Havane puis est revenu travailler à Santa Clara.

Son emploi n'est pas de tout repos, seul dans son quartier à en assurer la sécurité, qui lui a déjà valu la séparation d'avec Mariana et de ne plus beaucoup voir leur fille Yanet. Il est en train également de mettre en péril sa relation avec Luisa qui lui reproche ses absences et ne sait pas prendre de décisions quant à sa malsaine relation avec Mayita, la prostituée. Outre ces questionnements, Léo doit faire face à l'enquête demandée par son chef et va découvrir une facette de son quartier qu'il ne connaissait pas ou qu'il ne voulait pas voir. Cette enquête et la vie de Léo tiennent le lecteur jusqu'à la fin sans jamais d'ennui, d'envie de passer des pages, et lui permettent d'améliorer sa connaissance de Cuba. Le contexte géographique est finement décrit, on comprend aisément la difficulté de vivre dans un pays en crise dans lequel on ne peut pas toujours tout dire, dans lequel certains ne peuvent vivre que grâce aux trafics, au travail au noir, où la prostitution est quasiment le seul moyen pour certaines femmes de s'en sortir et de faire vivre leur famille. Fela, la mère de Léo est celle qui fait le lien entre l'avant 1959 et la vie actuelle sous Castro : les idéaux oubliés, la misère pour beaucoup : "Avant, une prostituée était mal vue. Sa famille la reniait. Elle devait oublier père, mère, frères et soeurs et faire sa vie seule, jusqu'à la fin. Maintenant, il faut voir avec quel toupet les mères racontent que leurs filles font le trottoir." (p.48), celle qui tente d'ouvrir les yeux de son fils sur l'état du pays, sur sa vie.
L'écriture est directe, va droit au but et s'attarde peu sur les descriptions des paysages et des personnages, tout juste sait-on qu'untel est dégingandé ou bien au contraire gras ou qu'unetelle a un beau cul et de grandes jambes (les prostituées qui traversent le livre sont les plus décrites). Les tourments de Léo sont écrits également franchement : "Parfois, je me dis que mon problème, c'est la peur. La peur peut être héréditaire. Oui, j'ai la trouille. La trouille depuis cette fameuse nuit où j'ai vu le corps de Pinky porté à bout de bras, dans la foule, atteint par le coup de poignard mortel d'un délinquant. J'ai peur de subir le même sort. Peur de crever. Et peur de tuer aussi, parce que je suis convaincu que cela peut arriver un de ces quatre. Il suffit d'une détente sur laquelle appuyer ou d'une prise de karaté." (p.41/42)
Pas de chichi dans le discours, le langage peut être cru, la violence est décrite, présente, quotidienne, celle des hommes frappant les femmes, celle des gens ne trouvant pas de quoi manger, celle des envieux de ceux ou celles qui "réussissent" fut-ce en vendant leurs charmes, ...
C'est un roman noir social duquel sort peu d'espoir, les personnages semblent résignés, désabusés, englués dans des vies difficiles, dans un pays qui ne bouge pas. On ne peut pas dire que Cuba soit à la pointe de la démocratie et que les Cubains vivent dans l'aisance, ce qui ressort très bien de ce livre. Un très bon roman noir dans la lignée de ce que j'ai pu lire de Leonardo Padura, avec un côté plus actuel notamment dans le langage ; vous auriez tort de passer à côté.

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14 juin 2013

Lily est une jeune pré-ado en plein questionnement en Franz sera son interlocuteur bien malgré lui parfois ainsi que Rex, le réfrigérateur-miroir, qui lui ne lui répond pas... quoique, certains jours... "Rex, qu'il y avait écrit sur sa porte, en grandes lettres magnétiques. Rex comme le tyrannosaure. Rex le tyran. Pourquoi tyran ? Parce que je m'y voyais.

J'étais grosse et je m'y voyais : une masse trapue reflétée dans le lac noir." (p.43) Lily est un peu enveloppée, pas très à cheval sur la propreté : "Il me semblait que la toilette d'une femme se faisait toute seule, comme par magie. Un jour, la magie s'estompait et on devenait de vieilles pies, laides, indésirables -sèches et fragiles comme des meringues, ou grosses et molles comme des boules de pâte à pizza. Jeanne s'enfermait souvent dans la salle de bain, elle verrouillait la porte. On n'avait pas le droit d'entrer, ni Ronnie ni moi. J'écoutais ses bruits, je comprenais encore moins. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ? Elle ôtait un déguisement ? Elle priait les dieux d'une religion sauvage ? Elle se lavait, tout simplement ? Cela faisait de la mousse ? On n'entendait pas vraiment l'eau couler." (p.101). Ronnie a quasiment démissionné de son rôle de père, préférant s'intéresser aux extra-terrestres et Jeanne est là, qui fait de son mieux ; restent donc Franz et Rex !
De l'avis de tou(te)s ceux qui ont lu ce livre, il est bizarre, étonnant et enthousiasmant, voyez ce qu'en disent Keisha, Clara ou d'autres sur Babelio. Je ne détonnerai absolument pas, ce roman, malgré quelques longueurs, des passages un peu moins intéressants est un pur plaisir. L'auteure, italienne qui écrit en français, joue avec les mots, les expressions, les assonances, les allitérations, les aphorismes, les néologismes, à la manière d'un Queneau (j'ai même parfois pensé à Zazie et écoutant parler Lily, vers la fin surtout, lorsqu'elle bouscule un peu Franz) ; je ne compare pas, évidemment, je note juste les images qui me sont venues à ma lecture. Les dialogues sont gentiment délirants, surréalistes :
"-Pourquoi tu ne viendrais pas ?
- J'ai peur des trous.
- Ah bon ?
- Je souffre de trouphobie. [...]
- Je suis désolée. Tous les trous ? La serrure, l'évier, les prises électriques ?
- Les pires jours, oui.
- Depuis longtemps ?
- Depuis deux jours.
- C'est récent. Qui t'a fait ton diagnostic ?
- Moi-même. Devant un bout de gruyère, je n'ai pas tenu le coup. Je suais. Je me suis enfui sur le balcon de Jeanne." (p.236/237)
Une vraie réussite que ce roman. Jubilatoire. Formidable. Et pourtant il ne s'y passe pas grand'chose : ce n'est que la vie d'une jeune fille, ses questions et ses tourments avec en plus des digressions diverses et très variées, sur le cheval, les visagistes, le maquillage, les extra-terrestres, les poules comme thérapies contre la dépression, des interludes, ... et des titres de chapitres à l'ancienne, très drôles, comme "D'un déménagement qui fut pris pour un meurtre et de mes grands travaux pour devenir femme." Ou encore "Chapitre hors série : Où l'on découvre qui je suis. Présentation un peu tardive de l'héroïne."
Si vous aimez les lectures décalées, un peu étranges, drôles (mais pas uniquement), extra-ordinaires, dans lesquelles l'auteure s'en donne à coeur joie et le lecteur aussi, ce roman est inévitable.

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14 juin 2013

Trois nouvelles composent ce petit recueil. Des histoires sur la difficulté de vivre en Corée, sur le quotidien, sur les rapports familiaux et sociaux.
- Il ne neige plus au pays natal : un jeune homme bègue, mal dans sa peau et mal accepté par les autres quitte son village d'enfance avec sa mère pour s'installer dans une plus grande ville. Il commence à fréquenter des voyous et raconte son parcours jusqu'à la prison.

Le début :
"Les gens croyaient que je naîtrais en juin. Ils ignoraient que ma mère était déjà enceinte de deux mois le jour de son mariage. Mes parents avaient calculé que je verrais le jour en avril, et ils comptaient prétendre que je naissais avec deux mois d'avance. Je les ai mis dans l'embarras en déjouant leurs prévisions : je suis venu au monde en février. Effectivement au bout de sept mois" (p.6)

- Qui a tendu un piège dans la pinède par une journée fleurie de printemps ? : La vie d'une femme, d'abord jeune fille, élevée dans les carcans de la bonne société coréenne qui tentera de les rejeter sans y parvenir réellement. Définitivement seule.
"Sora n'était pas une fillette d'une beauté remarquable. Elle était pourtant très différente des gamins de la campagne qui parcouraient dix ou vingt kilomètres pour se rendre à l'école, leurs affaires sanglées sur la hanche, la semelle de leurs chaussures de caoutchouc tachée de boue rougeâtre." (p.36)

- L'héritage : un homme d'affaires, victime d'un cancer tente de cacher ses déboires financiers à sa femme, son fils et sa fille depuis longtemps éloignés de lui, qui les a négligés.
"Un soir, il annonça à sa femme, avec laquelle il ne s'entendait plus depuis déjà longtemps, qu'il avait un cancer. Il l'avait lui-même appris à la suite d'une endoscopie à laquelle il s'était soumis sur le conseil d'un jeune médecin, membre de son club de golf." (p.84)

La première n'est pas la nouvelle qui m'a le plus inspiré, d'abord parce qu'elle est emplie de retours en arrière, d'ellipses et ensuite, parce que je l'ai commencée juste avant mon week-end Huit Plumes et que je ne l'ai reprise qu'au vol retour (et bon, disons gentiment que je ne suis pas un grand fan des transports, même si finalement le voyage fut bon), la tête encore pleine des rencontres amicales. Pas facile pour reprendre le cours de l'histoire et pas envie de tout recommencer. Les deux autres, lues plus sereinement sont plus linéaires, pleines de détails de la vie quotidienne. L'écriture de HK Eun oscille entre le langage le plus policé possible, fleuri et imagé pour décrire une vie villageoise champêtre, bucolique et une langue crue, directe voire violente lorsqu'elle parle de la vie en prison. Les personnages sont tous mal en point, tant Sora la femme qui traverse sa vie sans la vivre, qui a le don de se faire détester en ne voulant que se faire aimer, que J et N les enfants de l'homme d'affaires en fin de vie, qui ne se sont jamais vraiment sentis aimés et respectés.
Une belle découverte que ces histoires pour moi qui ne connaît rien de la littérature coréenne du sud évidemment, parce que celle du nord doit être inconnue quasiment de tous. L'éditeur, lui est spécialisé en la matière, voyez son site ici. En plus, le bouquin est très beau : mise en pages, couverture réussie, papier épais de bonne qualité et titre on ne peut plus poétique et franchement attirant ; je ne connais pas le coréen, mais si c'est une traduction littérale du titre original, je peux dire que les Coréens ont le sens de la concision, puisqu'il est "Sangsok" !

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24 mai 2013

Il y a quelques temps, Dominique Lin me contactait pour me demander de lire et chroniquer l'un de ses romans, ce fut pour moi Passerelles pour lequel j'eus un bel accueil, et garde une très belle impression. Alex reçut elle, Renaître de tes cendres et à son initiative, nous avons échangé nos envois ; merci pour cette idée Alex.

Encore une fois, Dominique Lin parle d'un homme normal, lun de ceux que l'on peut rencontrer dans la rue ou au bistrot ou même avoir dans ses connaissances, pas forcément dans tous les traits de caractère, mais dans certains : un homme de 50 ans, au chômage, veuf, qui ne sait plus quoi faire pour se sortir de cette spirale, qui trouvera une ressource dans la lecture de Diderot et l'écriture. Il se prénomme Léon (comme feu mon papa, c'est dire si le prénom me parle).

L'écriture de D. Lin est toujours aussi belle, parfois poétique, même dans le quotidien et non dénuée de sourire : "Au bout d'une heure, le bar se remplissait. Depuis la loi d'interdiction de fumer à l'intérieur, on ne sentait plus le tabac, remplacé par les effluves de pastis et les odeurs de cuisine mêlées, selon la volonté du Pacha, aux parfums d'Orient ou de la Méditerranée. Jeudi, c'était le couscous, seul jour où les histoires de riads bénéficiaient d'un accompagnement olfactif. Le Maghreb sur fond de sardines grillées du vendredi n'avait aucun sens, on lui aurait préféré le port de Marseille ou les côtes bretonnes, mais ils n'appartenaient pas à l'univers du Pacha." (p.13/14) Certes, le sourire ou le rire ne sont pas le propre de ce roman qui se penche plutôt sur les questionnements d'un homme arrivé au mitan de sa vie sans avoir rien construit. Pas gai, évidemment, mais profond. L'auteur réfléchit et fait réfléchir Léon sur le sens de la vie, sur la religion, les sectes, l'embrigadement en général fut-il spirituel ou social ("Adrien, tu connais la différence entre une religion et une multinationale ? - Non ? - La date de réunion. La religion, c'est le dimanche et la multinationale, le lundi matin..." [p.140]) la société de consommation, le prêt-à-penser comtemporain ("Combien de journalistes accolent le terme de philosophe à certains contemporains dont le discours relève parfois de la sottise ou de la ségrégation ! Ce n'est pas parce qu'on pense beaucoup qu'on pense bien et le bien n'a de valeur que s'il s'adresse au plus grand nombre, pas à une poignée de privilégiés ou d'intellectuels perdus dans des sphères hermétiques" [p.97/98]). De très belles pages également sur l'amour qui unissait Léon et Danièle, notamment les deux premières, sorte de prologue du livre et d'autres sur l'absence et sur la manière de penser à ses proches décédés, dont cette réflexion suivante que je fais mienne depuis longtemps déjà, mais quand c'est bien écrit, c'est encore mieux :

"Tu m'avais dit qu'il n'y avait pas besoin de se recueillir à une place précise pour penser à quelqu'un, comme il n'était pas nécessaire d'avoir un toit pour prier. Le souvenir d'un défunt ne se limite pas à des données géographiques, il habite celui qui reste, partout où il va." (p.129)

Vous l'aurez compris sans peine, j'ai aimé ce livre, autant que Passerelles, deux bonnes raisons pour vous initier à l'écriture de Dominique Lin, qui, il m'en excusera je l'espère, commet un anachronisme, pas essentiel à la bonne compréhension du livre et de ses personnages, mais qui fait désordre, en plaçant Denis Diderot (1713/1784), page 99, spectateur des campagnes napoléoniennes, qui n'auront lieu qu'après la mort du philosophe, puisque se déroulant entre 1789 et 1814. (Napoléon Bonaparte 1769/1821).

22,00
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24 mai 2013

Petites précisions géographiques avant d'entamer mon billet : Bangalore est une ville du sud de l'Inde, d'environ 8.5 millions d'habitants, capitale de l'État du Karnataka, considérée comme la Silicon Valley indienne (source : Wikipédia et l'éditeur).

Revenons maintenant au roman d'Anita Nair qui m'a fort agréablement surpris. J'avoue, à ma grande honte (ouh, ouh, ouh), avoir une idée dépassée de l'Inde, des habitants réservés, un rien compassés, des us et coutumes très ancrés. Il me faut dire également que ce n'est pas un pays pour lequel j'ai un intérêt particulier et que je ne suis jamais allé chercher d'information sur la vie moderne indienne. Tous mes préjugés volent en éclat et c'est tant mieux. Ce polar met en scène à la fois des coutumes et des scènes ou des moeurs beaucoup plus modernes : il y est beaucoup question de sexualité, de trans-sexualité, des rapports qu'entretiennent entre eux les gens d'une grande ville, de la corruption, des accointances entre politiques et chefs de la police, de prostitué(e)s, de sans-papiers, de faux-monnayeurs, d'eunuques et de travestis. L'auteure réussit le tour de force de donner beaucoup de modernisme tout en gardant les traditions de son pays très présentes. Son personnage principal Borei Gowda n'est pas un mec éminemment sympathique, ni antipathique d'ailleurs, il est mal embouché, bourru, néanmoins, il a des côtés touchants et attachants, mais s'emporte très vite, ne supporte pas beaucoup les autres : "Gajendra pâlit. C'était toujours comme ça quand la tendance de Gowda à la méchanceté remontait à la surface. Il parlait sur un ton suave qui, au lieu de désamorcer la violence intérieure, l'amplifiait. Le brigadier éprouvait une grande sympathie pour Santosh. On avait vu des hommes plus endurcis retenir leur souffle quand Gowda optait pour la douceur." (p.39)

Il a des raisons pour être comme cela, c'est un excellent flic, doté d'un sixième sens, mais qui se heurte à la hiérarchie souvent plus occupée à s'occuper d'elle-même que des meurtres commis dans les rues, fussent-ils perpétrés par un tueur en série : "Il se passe beaucoup de choses dans votre juridiction. Des Africains en ont fait leur quartier général. Certains sont impliqués dans un trafic de drogue. Occupez-vous de ça. Il y a aussi un consortium de propriétaires de carrières en quête de bons filons qui voudrait qu'on regarde ailleurs. Mettez-y bon ordre. Ça nous fera le plus grand bien, à vous comme à moi. Laissez ces absurdités de tueur en série à la Criminelle." (p.217)

D'aucuns pourront dire qu'il n'y a là rien de nouveau. Certes, je ne crois pas qu'Anita Nair veuille révolutionner le roman policier, mais elle y ajoute un contexte géographique, politique assez différent de ce que je peux lire habituellement. Ça suffit pour me plaire, surtout si dès lors qu'on tente de comprendre qui peut être le ou la coupable, on patauge un peu, A. Nair nous embrouillant avec des termes indiens tels "Anna" (=frère aîné), "Akka" (=soeur aînée)", certes expliqués en un bienvenu glossaire de fin de volume, mais qui, s'ils peuvent désigner une personne particulière -celle que l'on pense être un coupable parfait- sont aussi des termes génériques qui peuvent s'adresser à plusieurs personnes -donc d'autant plus de suspects.

Voilà donc pour ce polar indien qui devrait plaire à un grand nombre de lecteurs, peut-être pas aux plus exigeants des amateurs de romans policiers qui en verront les ficelles, sauf s'ils se laissent prendre par l'ambiance mi-moderne mi-traditionnelle qu'a su créer Anita Nair